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Il est évidemment nécessaire de tout faire pour que le Rassemblement national (RN) n’obtienne pas dimanche une majorité absolue à l’Assemblée nationale, car cela constituerait une victoire totale pour un parti xénophobe qui comptait moins de 90 députés dans la précédente mandature. Si la constitution d’un front démocratique pour barrer la route à l’extrême droite est une bonne chose et semble contribuer à éloigner cette perspective, la mobilisation des différents blocs au deuxième tour sera un enjeu déterminant du résultat. Il n’empêche, quoi qu’il arrive, Marine Le Pen et Jordan Bardella feront partie des vainqueurs.
Interview
Si l’extrême droite devait être privée, par les urnes, de la possibilité d’exercer le pouvoir, il sera aisé pour elle – elle a d’ailleurs déjà commencé à le faire – d’entonner le refrain du «barrage contre la volonté populaire» et d’affirmer que l’élection a été «volée» aux électeurs qui l’ont placée en tête du premier tour. Le tout par les «magouilles» – en fait des désistements qui sont propres au mode de scrutin majoritaire à deux tours – d’un «système» qui ne cherche, selon eux, qu’à «se sauver». Voilà un propos qui parle à son électorat et même au-delà. En martelant qu’il a été «empêché», le RN aura un boulevard pour donner rendez-vous