Des gendarmes, des techniciens, des photographes… A l’Assemblée ce lundi 10 juin, les couloirs grouillent de monde, sauf de députés. Salle des Quatre-Colonnes, où les élus se pressent habituellement pour répondre aux caméras, ils ne sont qu’une poignée à passer d’un pas pressé. Au lendemain de l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, le réveil est brutal. «Ambiance bizarre», souffle un fonctionnaire de l’institution. Jamais, sous la Ve République, un Président n’avait annoncé de dissolution après un revers dans les urnes. Dimanche soir, les macronistes ont essuyé une lourde défaite, la liste de Valérie Hayer arrivant (très) loin derrière le Rassemblement national. Avec 31,37 % des voix, l’extrême droite perce un plafond historique.
Depuis l’Elysée, Emmanuel Macron a déploré dimanche soir une «fièvre qui s’est emparée […] du débat public et parlementaire». Face au «désordre», le chef de l’Etat a annoncé la dissolution, une «décision grave, lourde».