Questeur de l’Assemblée nationale, chargé de tenir la maison en attendant l’élection des nouveaux députés les 30 juin et 7 juillet, Eric Woerth fut un jeune conseiller au cabinet d’Alain Juppé à Matignon, aux premières loges de la dissolution tentée par Jacques Chirac en 1997 : «A l’époque, le parti présidentiel s’était réjoui. On regardait Chirac et on hurlait de joie… comme les soldats qui partaient en 14 la fleur au fusil.» Vingt-sept ans après ce funeste précédent, les macronistes foncent bon gré mal gré dans leur circonscription sans trop réfléchir, voulant croire au petit miracle d’une campagne Blitzkrieg pour échapper à la catastrophe. Les consignes des généraux se font attendre. Lundi après-midi, les députés sortants de la majorité n’avaient toujours pas reçu d’information claire sur le mode d’emploi de la campagne et les conditions de leur investiture.
Les regards se tournent vers Emmanuel Macron. Au lendemain de sa déclaration fracassante, le chef de l’Etat est allé honorer comme si de rien n’était les martyrs de la Seconde Guerre mondiale à Tulle et Oradour-sur-Glane lundi. «J’ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures», s’est-il contenté de poster sur X (ex-Twitter). Il reprendra la parole ce mardi,