Rares sont les patrons à s’être exprimés ouvertement pour appeler à empêcher la possible arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Et même à s’être exprimés tout court depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin. Biocoop est – de loin – le premier réseau de magasins bio en France. En 2023, la société coopérative qui revendique un «ADN radical au service d’une consommation responsable» comptait plus de 8000 salariés et 739 magasins avec un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, en progression de 2,3 % par rapport à l’année précédente. Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le conseil d’administration de Biocoop, présidé par Henri Godron depuis janvier 2024, a estimé que la situation exigeait de s’engager.
Qu’est ce qui vous pousse à prendre position ?
Biocoop a dans son ADN de développer l’agriculture biologique dans un esprit d’équité. On ne se retrouve pas dans le programme du Rassemblement national, et cela nous paraît important de le dire et de le souligner. On observe la montée des populismes partout en Europe, et c’est dangereux pour le modèle de société que l’on veut défendre, un modèle de société plus juste, plus équilibré pour la planète. Alors que les résultats aux élections européennes n’étaient pas bons pour l’écologie, au moins en France, et que certains nient l’évidence qui est le changement climatique, on craint l’arrivée de schémas complètement opposés à l’écologie.
En quoi le