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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Législatives : arrêtez de nous gonfler avec les projections en sièges, elles n’ont jamais été aussi peu fiables !

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S’il est tentant de s’appuyer sur ces extrapolations, même les sondeurs soulignent qu’elles reposent sur une méthodologie fragile. Surtout pour ce scrutin législatif qui intervient dans un contexte inédit.
A l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 novembre 2023. (AMAURY CORNU/Hans Lucas via AFP)
publié le 13 juin 2024 à 17h20

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Depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé, dimanche soir, sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, provoquant donc des élections législatives anticipées les 30 juins et 7 juillet, on voit fleurir différentes études d’opinion tentant de prendre la température électorale du pays au lendemain du scrutin européen. Or si les intentions de vote au niveau national sont un indicateur défendable pour mesurer le rapport de force des blocs en présence, les projections en sièges, dont beaucoup de médias sont friands parce qu’elles semblent donner une photographie de la prochaine Assemblée, sont d’une fiabilité très relative.

Scène politique en pleine recomposition

Les sondeurs sont les premiers à le dire, eux qui savent mieux que quiconque que les «matrices» nourries par le passé et sur lesquelles ils s’appuient sont par nature très fragiles. En premier lieu parce qu’un scrutin législatif c’est en fait 577 élections, mais aussi parce qu’il est impossible d’intégrer les circonsta