Emmanuel Macron rencontre, jeudi et vendredi, ses homologues de l’Union européenne, pour un sommet censé répartir les top jobs, trois semaines après le scrutin du 9 juin. Ici, qui s’en soucie ? Les candidats de son ancienne majorité, qui luttent dans leur circonscription pour leur survie politique, sont désormais, au mieux, indifférents aux faits et gestes du président de la République. Au pire, ils redoutent une énième déclaration délétère, si jamais on lui tendait un micro dans les couloirs bruxellois. A deux jours du premier tour des élections législatives anticipées, ainsi s’achève la première étape de cette campagne éclair, sauvage, anxiogène. Sans le Président, dissous avec le reste du paysage politique. Après avoir tout dynamité en promettant de faire de ce retour aux urnes une «respiration démocratique», Emmanuel Macron est prié de se tenir à distance, confronté au rejet et à l’incompréhension des électeurs, enterré vivant par une partie de son camp.
«Tout le monde pensait qu’il ne ferait rien après les européennes, ils l’ont tous pris pour un con. Et lui les a déjoués»,