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Elections législatives

Législatives : entre désarroi et résistance, des maires de petites communes face au vote Rassemblement national

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Certains l’avaient vu venir, d’autres ont pris un «sacré coup» : après les scores record du RN dans leur petite ville, des édiles font part de leur «découragement» ou de leur «tristesse». Souvent élus sans étiquette, ils sont partagés sur le rôle à jouer pour les législatives.
Des élus de petites communes, souvent sans étiquette, font part de leur «découragement» ou de leur «tristesse», après des scores record du RN. (Mathieu Thomasset/Hans Lucas via AFP)
publié le 18 juin 2024 à 12h54

Ça capte mal, le réseau n’arrête pas de se carapater. C’est à cause de la forêt, précise une voix lointaine. Michel Gros, le maire de La Roquebrussanne (Var), est parti au lendemain des élections européennes pour trois jours de visite impérative dans un parc naturel régional dont il est le président. Alors que se jouent alliances et mésalliances, que le Nouveau Front populaire fignole encore son programme et qu’Eric Ciotti se barricade dans son bureau, l’édile veinard n’entend que le son des oiseaux. C’est reposant «ce plein de nature», rigole-t-il. Il n’empêche que Michel Gros a une sacrée «gueule de bois» après que le chiffre a jailli des urnes : la liste de Jordan Bardella a fait 48,6 % dans son village de 2 500 habitants. Ce n’est pas une surprise. Depuis le «quasi-strike» aux législatives de 2022 dans le département – 7 députés RN sur 8 –, le maire l’avait vu venir. «A ce moment-là, je m’étais vraiment questionné : qu’est-ce que tu as fait de travers ? Qu’est-ce que tu as raté ?» Elu sans étiquette, il n’affiche pas ses opinions politiques. «Mais tout le monde sait que je ne suis pas RN.»

Le jour du scrutin pour les européennes, il était là, il a vu défiler dans le bureau les près de 1 200 votants, dont 557 on