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Le billet de Thomas Legrand

Législatives : la gauche doit maintenant mener la contre-attaque culturelle

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La gauche garde dans ce pays un formidable avantage culturel. C’est elle qui peuple massivement le tissu associatif et syndical. L’idée selon laquelle la France serait «archipélisée» domine parce qu’elle permet d’alimenter de spectaculaires confrontations à la télé. Pourtant, la réalité des rapports sociaux n’est pas celle-là.
Déclaration d'Olivier Faure après les résultats du second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 8 juillet 2024 à 16h35
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Non, décidément la France ne veut pas. Et, comme dans les années 30, alors que quasiment tous nos voisins cédaient aux sirènes fascistes, la France est allée puiser dans ses tripes républicaines, à la source de la philosophie des Lumières, la force pour dire «non !» Et pourtant derrière cette logique d’arithmétique électorale qui correspond à une aspiration profonde, l’extrême droite progresse dans les mentalités. Attention, on ne doit pas acheter pour autant le discours dangereux, parce que potentiellement autoréalisateur, selon laquelle l’extrême droite gagne la guerre culturelle.

Ce thème de la «guerre culturelle», théorisée aux Etats-Unis dans les années 90 par James Davison Hunter, lointain dérivé de la théorie de l’hégémonie culturelle d’Antonio Gramsci, est devenu une tarte à la crème de l’analyse des évolutions sociologiques pour expliquer la «droitisation» de nos sociétés et la «polarisation» de nos débats. La réalité est plus complexe, comme le montrent les travaux sur le sujet, notamment ceux de Vincent Tiberj, chercheur à Sciences-Po Bordeaux. Il est vrai que, d’un point de vue sémant