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Non, décidément la France ne veut pas. Et, comme dans les années 30, alors que quasiment tous nos voisins cédaient aux sirènes fascistes, la France est allée puiser dans ses tripes républicaines, à la source de la philosophie des Lumières, la force pour dire «non !» Et pourtant derrière cette logique d’arithmétique électorale qui correspond à une aspiration profonde, l’extrême droite progresse dans les mentalités. Attention, on ne doit pas acheter pour autant le discours dangereux, parce que potentiellement autoréalisateur, selon laquelle l’extrême droite gagne la guerre culturelle.
Ce thème de la «guerre culturelle», théorisée aux Etats-Unis dans les années 90 par James Davison Hunter, lointain dérivé de la théorie de l’hégémonie culturelle d’Antonio Gramsci, est devenu une tarte à la crème de l’analyse des évolutions sociologiques pour expliquer la «droitisation» de nos sociétés et la «polarisation» de nos débats. La réalité est plus complexe, comme le montrent les travaux sur le sujet, notamment ceux de Vincent Tiberj, chercheur à Sciences-Po Bordeaux. Il est vrai que, d’un point de vue sémant