Menu
Libération
Analyse

Législatives : la gauche rattrapée par la stratégie de conquête des «catégories populaires»

Article réservé aux abonnés
Elections législatives 2024dossier
Le premier tour confirme les forces du Nouveau Front populaire : les grandes villes et leurs proches banlieues. Et prouve les failles «populaires» illustrées par la défaite de Fabien Roussel dans le bassin minier et les difficultés de François Ruffin dans la Somme.
Discours de Jean-Luc Mélenchon, place de la République à Paris, le 30 juin. (Denis Allard/Libération)
publié le 1er juillet 2024 à 17h32

Trente-deux députés du Nouveau Front populaire, élus au premier tour, ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale ce lundi 1er juillet. Huit d’entre eux sont élus à Paris, treize dans la petite couronne et le reste, principalement dans des grandes villes ou des quartiers populaires, à Marseille, Lyon ou Montpellier. Jamais le concept de «gauche Terra Nova» ne s’est autant vérifié. L’expression, héritée d’un rapport rédigé dans la perspective de la présidentielle de 2012, désigne la stratégie évoquée par ce think tank proche du PS, qui suggérait à la gauche de s’appuyer sur une nouvelle coalition électorale alliant diplômés, jeunes, femmes, minorités et quartiers populaires. «La classe ouvrière n’est plus le cœur du vote de gauche, elle n’est plus en phase avec l’ensemble de ses valeurs», écrivaient alors les auteurs.

Douze ans plus tard, alors que le Nouveau Front populaire atteint jusqu’à 60 % dans certaines circonscriptions, la gauche s’écroule dans la «France périphérique», qui plébiscite le Rassemblement national. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, est balayé par l’extrême droite dès le premier tour dans la 20e circonscription du Nord, que la gauche tenait depuis… 1958. Dans la même région,