Déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel, ils avaient dû démissionner en juillet. Les députés Brigitte Barèges (UDR), de la première circonscription du Tarn-et-Garonne et Stéphane Vojetta (Renaissance), pour les Français de l’étranger ont cédé leur siège, à l’issue d’élections législatives partielles qui se sont tenues dimanche 12 octobre. Leur succèdent Pierre-Henri Carbonnel, candidat soutenu par le RN, et Nathalie Coggia, désignée par Renaissance.
Les électeurs ont donc choisi ce week-end dans le Tarn-et-Garonne le candidat de l’Union des droites Pierre-Henri Carbonnel, agriculteur de 35 ans, plutôt que la socialiste Cathie Bourdoncle, vice-présidente du conseil départemental. Cette victoire, obtenue avec 52,06 % des voix, selon les résultats quasi-définitifs de la préfecture, doit beaucoup à la consigne de vote du président de LR, Bruno Retailleau : «pas une voix» à la gauche.
L’Union des droites pour la République (UDR), parti fondé par Eric Ciotti après son départ de LR lors des législatives anticipées de 2024, conserve ainsi son siège à l’Assemblée nationale, auparavant occupé par Brigitte Barèges, dont Pierre-Henri Carbonnel était le suppléant. Cette ex-LR et ex-maire de Montauban a dû démissionner en juillet après avoir été déclarée inéligible par le Conseil constitutionnel pour irrégularités de financement de campagne.
Si Eric Ciotti a salué sur X, une «magnifique victoire», et voit dans ce résultat «l’avènement de l’union du peuple de droite dans le pays», les électeurs ont néanmoins été peu nombreux à se déplacer : la participation s’est effondrée dans la circonscription, passant de 71,47 % lors des législatives anticipées de 2024 à 37,4 % dimanche. «On voit que l’Union de droite est en marche. J’espère qu’à Paris, ils vont savoir en tirer les conséquences», a déclaré Pierre-Henri Carbonnel depuis Montauban.
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«Il faut croire encore à notre démocratie», a lancé aux abstentionnistes Cathie Bourdoncle après sa défaite, notant que le «chaos» du «contexte national» n’avait «certainement pas donné envie à nos électeurs de se rassembler». Face à la position de Bruno Retailleau, Stéphane Peu, président du groupe du Parti communiste français (PCF) à l’Assemblée nationale, avait fustigé «l’accélération d’une recomposition politique où la droite dite républicaine, Les Républicains, est en train d’envisager, sérieusement et concrètement, son union future avec l’extrême droite».
Tout en adressant ses félicitations à Pierre-Henri Carbonnel, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé dimanche que l’alliance UDR-RN était la «seule alternative crédible pour gouverner et redresser la France».
Maintien de Renaissance pour les Français de l’étranger, sur fond de guerre des gauches
Le scrutin de la 5e circonscription des Français de l’étranger a vu élire Nathalie Coggia, candidate Renaissance. Le patron du parti, Gabriel Attal, a revendiqué sur X, une victoire «très largement» remportée face à l’insoumise Martha Peciña. Selon Stéphane Vojetta, son score provisoire s’établit à 65 % des voix, soit un résultat supérieur à celui que lui-même avait obtenu en juillet 2024. L’ex-élu estime qu’il «démontre le rejet croissant par les électeurs des candidats envoyés par Jean-Luc Mélenchon».
«Une victoire nette et sans appel, et une bonne nouvelle pour le pays», a salué l’ancien Premier ministre Gabriel Attal sur le réseau social. Martha Peciña a salué la victoire de sa concurrente sur la même plateforme. Le député sortant, Stéphane Vojetta, aussi issu de Renaissance, et dont Nathalie Coggia était suppléante, avait été déclaré inéligible en juillet par le Conseil constitutionnel en raison d’irrégularités dans ses frais de campagne, dans cette circonscription qui recouvre l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco.
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Martha Peciña s’était hissée au second tour malgré la division de la gauche, avec face à elle un candidat PS et un autre Place publique, la formation crée par Raphaël Glucksmann. «Je ne soutiens pas de candidature LFI […]. Je suis une femme de gauche mais j’ai des désaccords majeurs avec LFI», avait expliqué au micro de Sud Radio Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, dix jours avant l’élection. Le parti Place publique n’avait pas donné de consigne de vote.