La majorité présidentielle n’est toujours pas très douée pour désamorcer les pièges politiques dans l’hémicycle – on l’a vue en difficulté récemment sur la «déconjugalisation» de l’allocation aux adultes handicapés – mais maintenant, au moins, elle sait les repérer de loin. Ainsi de la loi 4D (pour déconcentration, décentralisation, différenciation, décomplexification) qui devait être l’un des derniers grands textes du quinquennat et réconcilier la macronie avec les élus locaux.
«Je ne pense pas que l’on en fera un marqueur politique aux yeux du grand public», euphémise désormais un conseiller de l’exécutif à propos de ce texte technique et touffu. Non seulement un cadre du groupe LREM à l’Assemblée nationale estime que c’est le genre de projet de loi qui «ne change rien à la vie quotidienne des Français» – autrement dit, qui ne rapporte aucun gain politique – mais en plus il s’attend à ce que les députés macronistes aient une fois de plus le mauvais rôle lors du passage du texte à la rentrée.
La raison de tant de pessimisme ? C’est le Sénat qui a la primeur de l’examen du texte en première lecture, et le Palais du Luxembourg vient de le réécrire en commission pour «lui donner plus d’ambition au service des territoires», selon les termes d’un c