Menu
Libération
Rétrospective (3/6)

Les enquêtes de «Frontal» qui ont marqué 2024 : en juin, le GUD dissous grâce à «Libé»

Rétro 2024dossier
Pour la fin de l’année, «Libé» revient sur les enquêtes de «Frontal», la newsletter consacrée à l’extrême droite, qui ont eu un impact médiatique et politique.
Des membres du GUD lors d'un rassemblement de groupes d'extrême droite français, à Paris, le 8 mai 2011. (Thomas Samson/AFP)
publié le 28 décembre 2024 à 17h22

Chaque mardi, retrouvez la newsletter Frontal, qui passe au crible l’actualité de l’extrême droite.

Des «nazis des temps modernes». Le 4 mai 2023, c’est avec cette citation des enquêteurs dans notre titre que Libération, dans une première enquête, racontait l’implication et la radicalité des nervis dans la descente raciste avortée le soir du match de foot France-Maroc, le 14 décembre 2022. Violence, racisme, antisémitisme sont autant d’éléments cités dans le décret actant la dissolution du GUD publié le 26 juin, qui y ajoute l’homophobie et l’apologie du terrorisme. Des éléments que nous nous appliquons à chroniquer depuis que, dès novembre 2022, notre journal annonçait la réactivation de cette «marque» historique chez les activistes radicaux d’extrême droite. Une bande refondée par ceux-là mêmes qui venaient d’être dissous quelques mois plus tôt, les Zouaves Paris, après des révélations de Libération sur leur implication et celle de leur leader, un certain Marc de Cacqueray-Valménier, dans de nombreuses violences, notamment l’agression d’activistes pacifiques de SOS Racisme au meeting d’Eric Zemmour à Villepinte, en décembre 2021.

Après celle des Zouaves, Libé a chroniqué la violence du GUD, «marque» de la mouvance née en 1968 et alors en sommeil depuis des années, mais aussi son activisme, son discours et son rôle moteur dans la mouvance radicale. Ce sont eux qui ont mis sur pied la descente de France-Maroc, «heureusement avortée» souligne le décret signé par le président de la République et le ministre de l’Intérieur. Eux qui organisaient des «Olympiades» à Paris pour réunir de larges pans de la mouvance pour s’entraîner à la baston et fédérer. Leur leader, Gabriel Loustau, condamné après avoir été interpellé avec trois autres militants suite à une agression homophobe le soir même de l’annonce de la dissolution, le 9 juin. Ce fils d’un ancien élu RN, ami proche de Marine Le Pen, était si confiant qu’en garde à vue il a lancé aux policiers : «Vous verrez quand Bardella sera au pouvoir et qu’Hitler reviendra»

Libération ne les a pas lâchés. A tel point que nous sommes cités dans le décret de dissolution : ils avaient diffusé la photo d’un de nos journalistes, «présenté comme antifa» précise le texte et «incit[ant] indirectement à la violence envers cette personne». Ce qui ne nous a pas empêchés de continuer à faire notre métier.