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Reportage

«Les gens discutent, on se dit que tout n’est pas perdu» : en Loire-Atlantique, battre l’extrême droite porte par porte

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Dans l’une des circonscriptions où le Rassemblement national est arrivé en tête aux européennes, des militants du Nouveau Front populaire attisent la mobilisation pour les législatives en mettant l’accent sur la défense des retraites et des services publics.
«Le but c’est de discuter, de rappeler la date des élections, la possibilité de donner procuration, pas forcément de distribuer le tract», déroule Titouan, militant pour le Nouveau Front populaire. (Denis Allard/Libération)
publié le 26 juin 2024 à 17h26

Il y a à peine une heure, ils ne se connaissaient pas mais ils rigolent à présent entre deux discussions politiques. «Le tout c’est qu’ils ne nous prennent pas pour des témoins de Jéhovah», plaisante Aziliz. Ce samedi 22 juin dans l’après-midi, la jeune femme de 24 ans fait équipe avec Antoine, 31 ans. Ensemble, ils écument les rues de Gétigné, petite ville de 3700 habitants du vignoble nantais, pour une session de porte à porte. Tous les deux se sont engagés ces derniers jours au Nouveau Front populaire «suite aux résultats des européennes», commente Aziliz, qui travaille au programme Erasmus à l’université.

«Une claque» aussi pour Antoine, grand barbu en jean baskets. Il vient de finir son internat de psychiatrie et milite pour La France insoumise. «Je devais prendre une année sabbatique, partir randonner dans les Pyrénées, mais ça attendra. Au moins si le RN passe, je pourrai me regarder dans le miroir. J’aurai l’impression d’avoir fait quelque chose.» Si les deux habitent Nantes, où la gauche est quasi sûre de passer aux législatives des 30 juin et 7 juillet, ils ont décidé de militer ailleurs, dans des zones où le RN grimpe en flèche. Comme ici à Gétigné, dans la 10e circonscription de Loire-Atlantique, où