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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Les hypocrites de la crèche

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En affirmant que la crèche de Noël ne peut être que le symbole de l’accueil sans conditions et de l’hospitalité, l’évêque d’Arras a adressé la réponse la plus cinglante aux municipalités conservatrices qui manipulent les symboles de la chrétienté.
Une crèche de Noël à la mairie de Perpignan, le 27 novembre. (Jc Milhet /Hans Lucas. AFP)
publié le 26 décembre 2023 à 20h16

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La parole politique la plus forte et la plus sensée de cette fin d’année a été prononcée par Olivier Leborgne, samedi 23 décembre sur France Inter. Après avoir évoqué les politiques migratoires et la tendance à la fermeture des démocraties du Nord, l’évêque d’Arras a pris part à la polémique suscitée par ces municipalités de droite et d’extrême droite qui, en contravention avec le principe laïque de neutralité religieuse des services publics, installent des crèches de Noël dans les halls des hôtels de ville et autres locaux de l’administration. La mode, dans certaines municipalités conservatrices, est à l’affichage identitaire, à l’affirmation chrétienne. Il est de bon ton, sur les chaînes de télés réacs, ces temps-ci, de dénoncer tous ceux qui veulent déchristianiser Noël en bannissant les santons, l’étable, le bœuf, l’âne, Marie, Joseph, le petit Jésus et les rois mages de l’espace public.

Délire victimaire

Même si la tendance à préférer le «Bonnes fêtes de fin d’année» au classique «Joyeux Noël» est une marque d’inclusivité forcée agaçante, l’idée que la société progressiste soit en guerre contre Noël est absurde.