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«Les nôtres avant les autres» est le slogan qui résume le mieux la pensée identitaire. Pour ces partisans d’un nationalisme blanc à l’échelle européenne, voire occidentale, la race est le fondement de la doctrine. Pour autant, conscients que cette radicalité peut inquiéter, les identitaires louvoient. Ils préfèrent parler de «civilisation» ou de «racailles». A l’arrivée le message est le même : le musulman, leur principale cible, est un envahisseur menaçant la pérennité des «Français de souche». C’est la fumeuse théorie du «grand remplacement».
Ces jeux sur les mots relèvent de la «métapolitique», dont l’objectif est d’influer sur les représentations pour infléchir le débat public. «Ils étaient très contents quand [en 2012] Jean-François Copé a parlé de racisme antiblanc, par exemple, reprenant un de leurs thèmes», explique Marion Jacquet-Vaillant, docteure en sciences politiques spécialiste de la mouvance. Aujourd’hui, nombreux sont les exemples de figures de droite ou d’extrême droite reprenant, plus ou moins consciemment, la rhétorique identitaire.
Lancé en 2012, le principal groupe de la mouvance, Génération identitaire, se voulait un «Greenpeace de droite» rejetant, au moins dans le discours, la violence comme outil politique. Les renversements sémantiques et autres contorsions ne tro