La scène se passe début novembre, en marge d’une conférence de Ségolène Royal. Une militante du collectif Némésis, un groupe identitaire féminin, interpelle l’ancienne ministre socialiste en prétendant être membre d’un simple «collectif de défense des femmes». Elle attaque surtout celle qui a été en charge de portefeuilles comme l’environnement ou la famille, en lui demandant si elle n’a pas l’impression d’avoir «importé des masses de cruauté au détriment des Français et des Françaises avec des politiques hyperlaxistes en matière d’immigration». Des mots et un message violents, émanant non d’un crâne rasé mais d’une de ces jeunes femmes dont l’extrême droite fait de plus en plus sa vitrine. Cette anecdote raconte l’évolution de la place des femmes dans le militantisme d’extrême droite radicale où, de longue date, elles ont joué un rôle. Surtout logistique, en corrélation avec la vision réactionnaire majoritaire dans la mouvance, mais aussi, de plus en plus, d’image.
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D’aucuns ont notamment expliqué la notoriété de Marion Maréchal par la radicalité de son discours, à même de convaincre les militants historiques du Front national, à contre-courant de la dédiabolisation de façade lancée par sa tante, Marine Le Pen. Mais aussi car elle cassait l’image du tribun d’extrême droite vitupérant qu’incarnait son grand-père, ce qui lui a permis de s’ouvrir de nombreuses portes. Après s’être fait une place, les militantes d’extrême droite élargissent désormais l’espace à la t