Il faudra bien fouiller pour trouver dans Impressions et lignes claires (1) de quoi alimenter la chronique d’une candidature annoncée. C’est pourtant, assez naturellement, ce que le lecteur sera tenté d’y chercher. Comment lui donner tort ? N’est-il pas écrit, depuis Georges Pompidou, que dès lors qu’il a franchi le seuil de Matignon, un Premier ministre pense nécessairement à l’Elysée ? A douze mois de l’élection présidentielle, voilà que l’homme politique le plus populaire de France revient en fanfare sur la scène nationale. «J’aime être aux manettes», proclame-t-il en couverture du Point. Incontestablement, le maire du Havre a quelque chose en tête… Quoi donc ? La lecture du long récit qu’il signe avec son ami, complice et conseiller Gilles Boyer donne quelques réponses. Assez vagues. Ou plutôt impressionnistes, comme l’annonce explicitement le titre.
On comprend d’abord – on s’en doutait un peu – que le maire du Havre a bien l’intention de peser dans le débat politique. Telle est la principale raison d’être de ce livre : démontrer qu’il entend désormais s’exprimer en totale liberté, tout en protestant de sa loyauté à celui qui le fit Premier ministre. Une «ligne de crête» si glissante que les auteurs ont tenu à verrouiller leur communication en imposant un embargo strict aux médias.
Un «nous» qui en dit beaucoup
Comme pour décourager ceux qui