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Régionales 2021

Les «locomotives» RN tirent Garraud dans le Languedoc

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Transfuge de la droite, le candidat RN en Occitanie incarne la ligne d’ouverture voulue par Marine Le Pen et Robert Ménard, l’édile de Béziers, aux dépens des militants historiques du parti, comme Julien Sanchez, maire de Beaucaire. Une stratégie qui a réussi l’an dernier à Perpignan avec la victoire de Louis Aliot.
Robert Ménard, maire de Béziers, et Jean-Paul Garraud, candidat RN à la région Occitanie, jeudi à Béziers. (David Richard/Transit pour Libération)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier et photos David Richard. Transit
publié le 31 mai 2021 à 4h19

«Ça va les filles ?» «Ah bonjour madame ! Alors, vous êtes vaccinée ?» Robert Ménard, accompagné de son épouse qu’il tient par la main, s’arrête à chaque coin de rue pour saluer un quidam. Tous ceux qu’il croise le reconnaissent. Depuis qu’il a conquis la mairie de Béziers, en 2014, Robert Ménard semble savourer chaque instant passé à arpenter sa ville, ne laissant planer aucun doute sur le fait qu’il est maître ici, chez lui. C’est loin d’être le cas de celui qui cheminait jeudi à ses côtés. Jean-Paul Garraud, 65 ans, tête de liste RN en Occitanie, a labouré les terres d’Aquitaine en tant que député et magistrat. Mais il tâtonne sur celles du Languedoc, où il fait clairement figure de parachuté. Pourtant, c’est ici, dit-il, qu’il compte faire le plein de voix : «Dans l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales, on s’attend à de très bons scores.» Des départements où, précise-t-il, trois «locomotives» ont démontré la capacité de gestion du RN : Robert Ménard à Béziers (non encarté, mais proche du parti lepéniste), Julien Sanchez à Beaucaire et Louis Aliot à Perpignan. Trois maires qui s’affichent tout sourire sur les documents de campagne du candidat Garraud. Mais derrière les bonnes mines, les calculs vont bon train.

«Elle veut ouvrir tous ses chakras en direction des LR»

Jean-Paul Garraud, qui se définit comme «bonapartiste et gaulliste», venu du courant très sarkozyste de la «droite populaire» et de l’UMP, a en effet été préféré comme tête de liste à Julien Sanchez, 37 ans, actuel président du grou