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Analyse

Les mauvais chiffres de l’emploi font monter la tension entre patronat et syndicats

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Si la nette hausse des inscrits à France Travail à la fin de l’année 2024 concrétise un retournement qui était anticipé par les experts, elle s’inscrit dans une période d’instabilité politique propice à réveiller de vieux débats.
(Julien Guillot)
publié le 31 janvier 2025 à 20h37

Presque 120 000 inscrits supplémentaires en catégorie A (sans activité) chez France Travail au quatrième trimestre 2024 ; des déclarations d’embauches en recul de 2,4 % sur la même période ; des projets d’investissements et d’embauche gelés ; des défaillances records en 2024 (presque 60 000)… N’est-il pas un peu «curieux de voir comme tout cela ressemble à ces temps mal-aimés que l′on connaît bien», comme le chantait William Sheller dans l’Hiver demain ? Certes, il ne pensait sûrement pas à la conjoncture économique lorsqu’il écrivit ces énigmatiques paroles.

Le ton monte en tout cas ces jours-ci chez les organisations syndicales et patronales, dans des registres très différents. La CFDT a demandé en début de semaine, «expressément et rapidement», «l’organisation sous l’égide du ministère du Travail d’une large concertation sur l’emploi mais aussi spécifiquement sur les reconversions». Avec la CGT, le syndicat a érigé plusieurs plans sociaux en symboles, qu’il s’agisse de la Fonderie de Bretagne (menacée de fermeture, 300 emplois), d’Auchan (2 400 emplois) ou d’un effet domino dans les entreprises de la chimie basées en Isère, le cas Arkema (150 emplois) venant s’ajouter à celui de Vencorex (450).

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