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Libération
Nostalgiques du fascisme

Les nationalistes-révolutionnaires, une «troisième voie» raciste et violente

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Apparus au lendemain de la guerre d’Algérie, ces ultraradicaux aspirent à un renversement brutal de l’ordre établi pour instaurer un «ordre nouveau» aux accents fascistes.
Les ultranationalistes du Comite du 9 Mai commémorent, le 6 mai 2023 à Paris, l'anniversaire de la mort, en 1994, du militant de L'Œuvre française Sébastien Deyzieu. (Emmanuel Dunand/AFP)
publié le 3 octobre 2023 à 11h10

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Les nationalistes-révolutionnaires sont les radicaux des radicaux. Racistes revendiqués, ils assument leur violence et leur admiration pour les dictatures des années 30, régime nazi inclus – même si, conscients que la nostalgie du IIIe Reich peut inquiéter, ils sont souvent prudents sur ce point en public. En coulisses, certains ont le corps bardé de références hitlériennes et se souhaitent un «joyeux naziversaire».

Derrière cette image de semi-hooligans bas du front, il y a bien une pensée nationaliste-révolutionnaire, dont se revendique une partie au moins de la jeune génération. Apparue après la guerre d’Algérie, la mouvance a joué un rôle important jusqu’à la fin des années 70 grâce à son penseur, François Duprat (1940-1978), bras droit de Jean-Marie Le Pen aux débuts du Front national. Il a ensuite pâti de l’émergence de la famille identitaire avant de connaître un second souffle avec l’émergence du Bastion social en 2017. Les nationalistes-révolutionnaires prétendaient pendant la guerre froide incarner une «troisième voie» entre communisme et capitalisme. Aujourd’hui encore, leur anti-impérialisme les pousse aussi bien à soutenir l’Ukraine contre la Russie qu’à rejeter les Etats-Unis et l’Otan.

«Ils se veulent antibourgeois, révolutionnaires, socialistes, et veulent un nouvel ordre mondial avec