«J’aurais pu être défiguré ou même pire.» Thomas Huchon, journaliste spécialisé dans le débunkage des théories complotistes, a eu de la chance selon les médecins qui se sont occupés de lui. En novembre 2021, alors qu’il fête les 40 ans d’un ami au restaurant en compagnie d’une vingtaine de personnes, il est violemment agressé par l’un des convives qui le frappe avec une carafe en verre. Un homme que le journaliste et auteur de documentaires connaît pourtant depuis plus de vingt-cinq ans. Un ami d’enfance devenu complotiste.
«Cela fait plusieurs années que je n’ai plus de relations avec ce monsieur, depuis qu’il a basculé dans une forme de croyance complotiste à travers les discours d’Alain Soral et de Dieudonné notamment», explique Huchon à Libération. Au cours du dîner, la discussion dévie sur des sujets sur lesquels il travaille : «Je lui rétorque peut-être de façon véhémente que ce qu’il dit n’a pas de sens et j’essaye de couper court à la conversation. Il m’accuse d’être complice de la soi-disant pédocriminalité organisée par les élites, je m’emporte et je lui demande de cesser de me parler.» L’agresseur de Thomas Huchon bondit alors sur la table, s’empare d’une carafe en verre et le frappe. «Ma main est brisée et les morceaux de verre m’entaillent le crâne», témoigne Huchon. Bilan : dix jours d’ITT délivrés par un médecin de la Pitié Salpêtrière, selon la plainte que Libération a pu consulter.
«Même si c’était dans un cadre pri