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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Les questions au gouvernement deviennent les questions à Gabriel, et c’est dommage

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La nouvelle mouture des «QAG», centrée sur le Premier ministre, va renforcer la superficialité de cet exercice et accélérer la polarisation des débats.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement du mercredi 3 avril 2024. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 4 avril 2024 à 10h38

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Le mercredi, les QAG (questions au gouvernement) deviennent les «questions à Gabriel». Le Premier ministre a décidé qu’il serait le seul ministre, le mercredi après-midi, à répondre aux députés. Il prétend bien sûr que c’est sur proposition de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, mais ceux qui connaissent la réalité de l’équilibre exécutif-législatif sous l’empire de la Ve République concluront rapidement que si le chef du gouvernement accepte une proposition du perchoir, c’est que l’idée vient… de lui.

Les traditionnelles questions posées chaque mardi et chaque mercredi par les députés aux membres du gouvernement sont l’une des seules occasions pour le grand public, celui qui ne travaille pas l‘après-midi, c’est-à-dire les personnes âgées (ça tombe bien, ce sont elles qui votent), de voir la tête des différents ministres et d’apprécier leur éloquence. Les QAG sont aussi, depuis l’avènement des réseaux sociaux, un fournisseur officiel de courtes vidéos en forme de punchlines parfaites pour TikTok ou X (anciennement Twitter). C’est là que Sarah El Haïry, la porte-parole du g