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Libération
Barrage ou pas barrage

Les Républicains entre «ni-ni» national et «sauve-qui-peut» local

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Les députés sortants LR, opposés à l’alliance d’Eric Ciotti avec l’extrême droite, savent qu’ils peuvent sauver leur siège grâce aux désistements de candidats du Nouveau Front populaire. Malgré les discours nationaux contre le «danger de l’extrême gauche».
A Cahors, dans le Lot. Arrivé en tête, le LR Aurélien Pradié aura besoin de voix de gauche pour s'assurer sa réélection. (Valentine Chapuis/AFP)
publié le 2 juillet 2024 à 3h53

Qu’il doit être douloureux, pour des candidats Les Républicains (LR) partis en campagne en brandissant l’épouvantail du péril rouge, secoués dimanche soir par la vague RN aux législatives, de recueillir le soutien de candidats du Nouveau Front populaire pour le second tour. Et pourtant. C’est grâce à ces désistements en cascade que les candidats LR opposés au président officiel du parti, Eric Ciotti, et à son alliance avec l’extrême droite, peuvent espérer sauver leur peau.

Dimanche soir, la direction du parti s’est cramponnée à sa stratégie du «ni-ni», en vigueur depuis les cantonales de 2011 et réitérée aux législatives de 2012 : ni Front national, ni front républicain. Dans la lignée droitière du sarkozysme, les ténors LR ont ainsi plastronné, après le premier tour, en prétendant combattre «les outrances d’une extrême gauche dominée par la France insoumise qui veut démolir nos institutions», tout comme le «programme démagogique» du RN. Si le «ni-ni» de la droite penche en réalité nettement contre la gauche, le patron par intérim du parti, François-Xavier Bellamy, ayant estimé dimanche que «le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche», sur le terrain, les troupes LR évitent d’étaler cette position.

«Il y a la ligne nationale, et le sauve-qui-peut au local», concède un cadre LR, conscient du décalage entre les coups de menton de l’appareil national et les réalités territoriales. Rare voix à rebours de ce discours, le sénateu