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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Les trouillards Houellebecq et Onfray avaient tout faux

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Invasion, ensauvagement, «islamo-gauchisme»… Les deux Michel ont resservi leurs névroses dans un récent entretien croisé à la revue «Front populaire». L’occasion de rappeler que le romancier n’est pas un devin et que le philosophe arrange les faits pour qu’ils collent à sa réalité.
A gauche: Michel Houellebecq le 23 novembre à Paris. A droite : Michel Onfray, le 5 septembre 2021. (Jérôme Dominé/ABACA et Vincent Muller/Opale)
publié le 6 décembre 2022 à 8h30

Ne perdons pas notre temps à commenter le dialogue indigeste paru dans la revue un peu rouge et très brune Front populaire (pauvre Léon Blum), entre Michel Houellebecq et Michel Onfray, la semaine dernière. Ils disent n’importe quoi et en plus, maintenant, on peut le démontrer : en 2015, Houellebecq publiait Soumission. L’action du roman se déroulait en 2022. Aujourd’hui, donc. Ce n’était pas qu’un roman, disait l’auteur star, invité sur toutes les antennes, c’était de l’anticipation réaliste. Houellebecq promenait sa mine en ruine de plateau en plateau, non pas pour parler littérature mais pour deviser politique et pour nous prévenir. Il était interrogé comme les Gaulois interrogeaient leurs druides. D’ailleurs il en avait déjà la tête. L’auteur de la Carte et le Territoire savait de quoi le pays était fait… Alors que voyait-il pour 2022 ? Une France présidée par un islamiste faussement modéré. Un pays soumis à une charia douce, qui autoriserait la polygamie. Le livre commençait par une émeute de «jeunes de cités», place de Clichy à Paris. Mais les médias, tous imprégnés d’«islamo-gauchisme» collabo, n’en faisaient pas état, histoire de cacher la réalité de l’invasion et