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Analyse

Les Verts au Parlement européen : avant les européennes, bilan de cinq ans d’un groupe trop peu influent

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Trop divisés, tournés vers les rivalités intranationales… Malgré leur nombre conséquent d’élus en 2019, les Verts n’ont pas réussi à imposer leur agenda, se désengageant des grandes réformes écolos.
Les Verts allemands, dont, Terry Reintke (tout à gauche), candidate des écolos à la Commission européenne, le 13 mai à Berlin. (Annegret Hilse/Reuters)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 29 mai 2024 à 20h55

La claque qui menace les Verts aux européennes, annoncée par les sondages, sanctionnera d’une part la forte inquiétude des citoyens face au coût économique de la lutte contre le changement climatique, mais aussi les erreurs stratégiques d’un groupe mal dirigé, ce qui a réduit son influence au sein du Parlement de Strasbourg et la lisibilité de son action.

En première analyse, les Verts semblent pourtant avoir marqué de leur empreinte la législature écoulée. Son grand œuvre est le «Pacte vert» ou «Green Deal», un énorme paquet de 150 textes (mais moins d’une centaine ont été pour l’instant présentés et tous n’ont pas été définitivement adoptés) visant à assurer la transition de l’économie européenne afin qu’elle soit neutre en émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Si le texte devrait être marqué de leur sceau, la paternité du Pacte vert ne revient pas aux écolos, puisque c’est la chrétienne-démocrate allemande Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui l’a annoncé en juillet 2019. Pire pour les Verts, l’idée lui a été soufflée par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qui voulait non seulement promouvoir son propre agenda, mais aussi donner un cap au nouvel exécutif européen et lui assurer une majorité au sein du Parlement.

«Les compromis se négocient sans eux»

C’est à ce moment-là que le groupe de