A chacun ses priorités. Au-delà de l’exercice convenu auquel il s’est livré samedi soir en adressant ses vœux aux Français, Emmanuel Macron avait un message essentiel : confirmer la nécessité à ses yeux d’engager rapidement la réforme des retraites. Elle sera présentée le 10 janvier. Le sujet est évidemment très important, et clivant. Nous aurons très vite l’occasion d’y revenir. Mais comment ne pas s’alarmer d’entamer ce nouvel an en bras de chemise, sans frissonner ; comment ne pas sourire jaune en regardant ces baigneurs du 1er janvier se réjouir d’avoir à peine plus de mal à faire trempette qu’au beau milieu d’un mois d’août, on exagère à peine ; comment ne pas trembler face à ces 8,3 °C d’excédent thermique par rapport aux normales de saison que nous connaissons ces derniers jours ? Ils nous rappellent plus que jamais, à l’heure des résolutions pour 2023, que la lutte contre le réchauffement climatique est un impératif vital.
Emmanuel Macron, lors de son intervention télévisée, a bien sûr évoqué «la crise climatique aux effets spectaculaires» et cette «bataille» de la transition écologique que «nous devons gagner». De nouvelles mesures gouvernementales entrent d’ailleurs en vigueur en ce début janvier, de l’instauration des zones à faibles émissions à l’incitation au covoiturage en passant par la lutte contre les passoires thermiques. Mais une nouvelle fois, le chef de l’Etat a raté avec ses vœux l’occasion de nous convaincre qu’il allait faire de ces enjeux climatiques la priorité des priorités. En préférant passer son message essentiel sur les retraites, en mettant au cœur de son discours, jusqu’à saturation, la valeur «travail», Emmanuel Macron a confirmé que le logiciel idéologique qui lui sert de guide est d’une facture tristement classique. Et, c’est à craindre, pas à la hauteur des défis qui sont devant nous. Ils sont immenses, difficiles. Raison de plus pour souligner l’occasion présidentielle manquée.