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«Le bon gouvernement, c’est le gouvernement des lois et non pas des hommes», disait Aristote. Bien sûr, ce sont les hommes qui font les lois, mais – dans nos démocraties libérales – le pouvoir doit s’exercer dans le cadre d’une loi plus grande encore, la Constitution et les principes de libertés individuelles. Avec les extrêmes droites au pouvoir, seules ou en coalition, en Europe et en Amérique avec Trump, Bolsonaro et aujourd’hui Milei, la légitimité populaire et la légalité sont en permanence mises en tension. S’il est naturel qu’un nouveau pouvoir change les lois (il est là pour ça), il ne faut pas pour autant qu’il sorte du cadre de l’Etat de droit.
Et c’est là, puisque cette affirmation est maintes fois répétée par les tenants de la démocratie libérale, qu’il faut définir cette notion telle qu’elle s’est établie en Europe de l’Ouest après 1945 : l’Etat de droit concerne avant tout ceux qui nous gouvernent. Le droit régule notre vie en société et l’Etat de droit est établi pour que les gouvernants aient des limites : «On veut que lorsque quelqu’un exerce sa domination sur nous, sa domination ne soit pas arbitraire. L’Etat de droit rationalise l’action de ceux qui ont du pouvoir sur nous», dit Denis Baranger, publiciste à Paris II. I