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Témoignages

«Leur monde est trop loin du nôtre» : la crise de gouvernement vue par les désabusés et les déconnectés de la vie politique

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Alors que la crise n’en finit pas, rencontre avec ces Français qui, lassés des guerres partisanes ou ulcérés par les affaires judiciaires, se sont désintéressés du jeu politicien mais pas forcément de la chose publique.

Birama Drame (19 ans) et Rayan Mekious (18 ans), ici le 8 octobre à Aubervilliers, espèrent un renouvellement de la classe politique. (Albert Facelly/Libération)
ParEva Fonteneau
correspondante à Bordeaux
Gurvan Kristanadjaja
Journaliste - Société
Guillaume Tion
Publié le 10/10/2025 à 17h36

Qui pour succéder à Sébastien Lecornu ? Ils s’en fichent pas mal. Alors qu’un avis de grand vent touche le sommet de l’Etat, les branches d’un certain nombre de Français ne bougent pas d’un pouce. Ce n’est tout simplement pas leur affaire. Dans le dernier baromètre de la confiance politique du Cevipof, en février, l’intérêt n’arrive qu’en troisième position (11 %) des sentiments suscités spontanément par la politique. Très loin de la méfiance (37 %), stable de longue date, et du dégoût (26 %), en forte hausse. Les derniers événements n’ont sans doute rien arrangé. Libé est allé interroger ces Français désormais loin, très loin de la politique. Du moins celle qui occupe le devant de la scène médiatique.

A Bordeaux : «Dans ma vie, tout roule, alors ça me passe un peu au-dessus»

19 h 30 dans le centre de Bordeaux. La jeunesse afflue sur les pavés du quartier de la Victoire comme la bière sur les tables : en abondance. A la question «Vous votez ?», Adam, un étudiant de 19 ans en fac d’histoire, hausse les épaules. «Ça ne m’intéresse pas. La politique, ça m’a jamais branché», lâche-t-il au milieu de sa bande de copains, moitié hilare. Il assure qu’il suit «vite fait de loin» quelques actualités, comme le trè