Déstabiliser, toujours plus, et par tous les moyens, les démocraties occidentales. Dans la «guerre politique» que mène la Russie contre ses concurrents sur la scène mondiale, l’extrême droite joue un rôle de premier ordre. Un outil financé, orienté, entretenu par le Kremlin notamment en Europe, aire à laquelle s’intéresse le livre Russia and the Far-Right : Insights from Ten European Countries («la Russie et l’Extrême droite : étude de dix pays européens») publié par l’International Centre for Counter-Terrorism, un centre de recherche sur le contre-terrorisme. Directement, mais aussi plus insidieusement, grâce à l’aura que lui confère son pouvoir autoritaire et traditionaliste auprès de la mouvance. Libération a interrogé le consultant et chercheur en désinformation Nicolas Hénin, qui a rédigé la partie consacrée à la France.
L’ouvrage met en avant une «guerre politique» que mène la Russie contre les démocraties occidentales. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une lutte d’influence hybride à proprement parler, c’est-à-dire idéologique, visant à influer sur les champs de l’information et des perceptions, mais avec une dimension cinétique, un impact dans le monde réel. Affaiblir l’Occident dans son soutien à l’Ukraine, c’est une partie de l’effort de guerre de Moscou en Europe. Cette guerre rappelle à beaucoup d’égards la guerre froide, durant laquelle des blocs s’affrontaient, chacun portant son modèle. Mais cette fois-ci, le p