Des centaines de militants, peut-être même un millier, qui scandent «présents !» à l’unisson en tendant le bras pour le salut «romain». Ce samedi, Rome a été une nouvelle fois le théâtre de l’hommage rendu par les héritiers du fascisme italien à leurs camarades morts le 7 janvier 1978. Deux jeunes militants tombés sous des tirs attribués à l’extrême gauche, un troisième tué par un policier dans les émeutes qui ont éclaté quelques jours plus tard. Cette année, preuve des liens entre les mouvances des deux côtés des Alpes, de nombreux groupes et militants de l’extrême droite radicale française ont revendiqué leur présence à cette commémoration marquant les 45 ans des faits.
Après une marche aux flambeaux, de nuit et au pas quasi cadencé, ce sont donc des centaines de militants radicaux italiens qui ont défilé samedi soir jusqu’à l’ancien local du Movimento sociale italiano. Un parti fondé en 1946 par des hiérarques de la République sociale italienne, cet Etat fantoche fondé par les nazis après la chute du régime de Benito Mussolini en 1943. Là, dans un silence de plomb, la foule s’est rangée devant l’entrée des lieux, ornée de croix celtiques, avant de scander trois fois «presente» («présent», en italien) à l’appel «per tutti i camerati caduti» («pour tous les camarades tombés») lancé par un leader. Le tout en tendant le bras en salut fasciste à chaque exhortation.
Des images qui glacent le sang. Italie. 2022. À visage découvert des centaines de néo-nazis se sont réunis à Rome pour honorer la mémoire d’anciens militants fascistes. L’extrême-droite partout en Europe montre les muscles et se prépare à passer à l’action. Il faut réagir ! pic.twitter.com/ulQhByhH4g
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) January 8, 2023
Un folklore formant «une incontestable esthétique proprement fasciste», selon le politologue spécialiste de