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Succession

L’héritage, la mauvaise conscience des macronistes

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Au nom de la lutte contre les «rentes», le chef de l’Etat aurait pu taxer davantage le patrimoine hérité. Sensible au risque électoral, il a au contraire promis de réduire sa fiscalité.
Cédric O, le 15 novembre 2020 au ministère de l'Economie et des Finances. (Albert FACELLY/Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 1er décembre 2022 à 7h27

«Au-dessus de 300 000 euros, on prend tout.» Recueilli en mars à Bercy, ce cri du cœur ne sort pas d’un discours de Jean-Luc Mélenchon, mais des tripes de Cédric O. Détendu à quelques semaines de quitter la politique, le secrétaire d’Etat au Numérique de l’époque, trésorier de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, expliquait en privé que «pour des raisons libérales», il est, «à titre personnel», en faveur d’une forte taxation de l’héritage. «Tous mes copains ultralibéraux sont d’accord avec moi», s’amusait-il, tout en reconnaissant que «personne ne portera jamais ça» dans une campagne électorale. «C’est la plus grande dinguerie française : presque personne n’en paye, et tout le monde considère qu’il faut baisser les droits de succession.»

Quelques jours plus tard, de fait, Emmanuel Macron proposera de porter de 100 000 à 150 000 euros l’abattement sur les successions en ligne directe, et de le porter à 100 000