Quarante-deux portraits portés par des gardes républicains dans la cour d’honneur des Invalides. Emmanuel Macron rend ce mercredi 7 février un hommage national en mémoire de «quarante-deux concitoyens décédés» dans l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. Massacre qui a fait plus de 1 100 morts au total. Outre les 42 Français ou franco israéliens tués, trois sont toujours disparus et présumés otages et quatre otages ont été libérés. Il s’agit du plus lourd bilan côté français d’un acte terroriste depuis l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts.
L’hommage aux Invalides, qui commencera à 11 h 45 et doit durer une heure, commencera par l’entrée des portraits des victimes dans la cour d’honneur, puis l’interprétation du Kaddish (prière aux morts) de Maurice Ravel, suivie d’un discours du chef de l’Etat. Emmanuel Macron, qui avait été critiqué pour son absence lors de la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre dernier, doit ensuite s’entretenir avec les familles, dont beaucoup ont été acheminées d’Israël par un vol spécial.
La cérémonie, sous très haute sécurité, sera placée sous le signe de la «lutte contre l’antisémitisme», souligne l’Elysée. «Il est patent, pour qui veut bien le voir, qu’il y avait quand même une dimension […] antisémite dans les actes terroristes qui ont été perpétrés le 7 octobre», relève un conseiller présidentiel. «Il suffit d’en regarder le détail, l’acharnement, la cruauté déployée. Tout ça renoue avec des formes d’expression ultraviolentes, antisémites, auxquelles malheureusement l’humanité a déjà été confrontée».
«Cérémonie républicaine»
Une polémique s’est cependant invitée dans cet événement : des familles de victimes se sont indignées de la présence annoncée de plusieurs responsables de La France insoumise (LFI), qui avait refusé de qualifier l’attaque de «terroriste». «Je pense qu’ils ne doivent pas y être», résume Ishay Dan, dont le Hamas détient le frère, Ofer Kalderon et a tué deux neveux. L’Elysée, qui a invité tous les parlementaires et anciens présidents de la République, rappelle qu’il s’agit d’une «cérémonie républicaine» à laquelle sont conviés tous les élus, mais il appartient à chacun «d’apprécier l’opportunité de sa présence», souligne le conseiller présidentiel.
Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a prévu de s’y rendre, ainsi que la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot. «Au nom de quoi peut-on me nier le droit à l’émotion et au chagrin ?» a lancé Manuel Bompard, qui a cependant dénoncé un «deux poids, deux mesures» avec Gaza, où plus de 27 500 personnes ont été tuées depuis le début de l’offensive israélienne selon le ministère de la Santé du Hamas. LFI réclame un moment d’hommage semblable pour les ressortissants français qui y ont trouvé la mort. Un «temps mémoriel» est bien envisagé pour eux dans un second temps, a confirmé l’Elysée. Au moins deux enfants français ont été tués à Gaza, selon les autorités françaises.
En Israël, l’hommage français - une première hors d’Israël - sera retransmis sur écran géant sur la «place des otages» , en face du ministère de la Défense à Tel-Aviv où les familles des otages se réunissent régulièrement afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il obtienne la libération de tous les otages.