«C’est l’Etat qui est laïc, pas le citoyen.» La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, a volé mardi au secours du maire (EE-LV) de Grenoble, Eric Piolle, au lendemain de l’adoption d’un nouveau règlement vestimentaire dans les piscines de la ville de l’Isère. Le burkini n’est pas interdit dans les piscines de Rennes depuis 2018. Dans un entretien à Ouest France, Nathalie Appéré estime qu’il ne peut «être question de laïcité dans les piscines» où «les seules règles qui prévalent sont l’hygiène et la sécurité».
«La loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat ne prévoit pas de police du vêtement. La laïcité impose la neutralité la plus stricte aux services publics et à ses agents, jamais aux usagers. C’est l’Etat qui est laïc, pas le citoyen», insiste l’édile socialiste.
Dans une ambiance électrique, le conseil municipal de Grenoble a autorisé lundi soir le port du burkini dans les piscines municipales, au cœur d’une polémique depuis des semaines. «Ceux qui ont intérêt à hystériser et instrumentaliser ce débat sont totalement ignorants de la tradition juridique autant que la lettre du droit français», ajoute Nathalie Appéré.
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A Rennes, le règlement des piscines municipales, permettant aux hommes de porter des shorts de bain, avait été adopté à l’unanimité par le conseil municipal en 2018. «Les maîtres-nageurs nous faisaient remonter que la chasse aux shorts de bain devenait compliquée, qu’ils avaient du mal à faire respecter le port du maillot, rappelle la maire. Le règlement intérieur n’était pas particulièrement clair. On y a donc intégré une recommandation […] qui explicite que la tenue portée doit être conçue pour la baignade et exclusivement à l’usage de la baignade. Mais on n’a rien modifié, il n’y a aucune autorisation, aucune interdiction de quoi que ce soit», précise l’élue.
«Le précédent règlement n’interdisait pas davantage ce maillot de bain intégral», ajoute-t-elle, assurant que cette tenue de bain ne faisait pas polémique à Rennes. «Il y a quelques femmes en burkini qui fréquentent les piscines municipales, comme il y a d’ailleurs quelques triathlètes et des plongeurs sous-marins avec des maillots de bain intégral. Cela ne pose aucune difficulté. On a dû recevoir un courrier en mairie» à ce sujet, insiste Nathalie Appéré.