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Elections européennes

Lilian, 22 ans, étudiant en histoire et abstentionniste : «C’est un acte militant, je suis eurosceptique»

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Paroles d'abstentionnistesdossier
Pour le jeune Niçois, plutôt électeur de gauche dans les scrutins nationaux, l’élection européenne «une échelle démesurée» et il conteste que «des principes supranationaux décident à la place des Etats».
Lilian précise que son abstention «n’est pas par désintérêt, c’est un acte militant, je désapprouve le système en place». (Francois Glories/Sipa)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 20 mai 2024 à 10h16

Ils étaient 50% en 2019. Tout au long de la campagne européenne, Libé donne la parole à cette partie de l’électorat qui n’ira pas aux urnes le 9 juin. Une abstention qui n’a parfois rien à voir avec de l’indifférence.

L’Europe a fait irruption dans l’amphi de Lilian. «La salle de cours a été repeinte grâce à un financement européen. C’est écrit sur un petit panneau, avec le drapeau, a remarqué cet étudiant en master d’histoire à l’université de Nice. Pour moi, l’Europe c’est ce coup de peinture.» Une amélioration visuelle au quotidien, mais pas un acte convaincant pour son engagement citoyen. Lilian n’ira pas voter le 9 juin. «Ce n’est pas par désintérêt, corrige-t-il très vite. C’est un acte militant. Je suis eurosceptique. Je désapprouve le système en place.» Lilian trouve «dérangeant» que «des principes supranationaux décident à la place des Etats».

Son abstention est donc une contestation. «C’est très égoïste de ma part. Autant dans une élection nationale, je me dis que ma voix compte. Pour une élection européenne, c’est une échelle démesurée, argumente-t-il derrière ses longs cheveux bouclés et ses lunettes hexagonales. Je ne me sens pas européen. Mais je me sens français, je me sens provençal.» Po