Ils étaient 50% en 2019. Tout au long de la campagne européenne, Libé donne la parole à cette partie de l’électorat qui n’ira pas aux urnes le 9 juin. Une abstention qui n’a parfois rien à voir avec de l’indifférence.
L’Europe a fait irruption dans l’amphi de Lilian. «La salle de cours a été repeinte grâce à un financement européen. C’est écrit sur un petit panneau, avec le drapeau, a remarqué cet étudiant en master d’histoire à l’université de Nice. Pour moi, l’Europe c’est ce coup de peinture.» Une amélioration visuelle au quotidien, mais pas un acte convaincant pour son engagement citoyen. Lilian n’ira pas voter le 9 juin. «Ce n’est pas par désintérêt, corrige-t-il très vite. C’est un acte militant. Je suis eurosceptique. Je désapprouve le système en place.» Lilian trouve «dérangeant» que «des principes supranationaux décident à la place des Etats».
Son abstention est donc une contestation. «C’est très égoïste de ma part. Autant dans une élection nationale, je me dis que ma voix compte. Pour une élection européenne, c’est une échelle démesurée, argumente-t-il derrière ses longs cheveux bouclés et ses lunettes hexagonales. Je ne me sens pas européen. Mais je me sens français, je me sens provençal.» Po