Comment appréhender les événements tragiques et enthousiasmants qui se déroulent en Iran, où des femmes mais aussi, et c’est l’élément le plus porteur d’espoir, des hommes se révoltent contre le port obligatoire du voile ? Cette révolte féministe est en même temps une contestation du régime théocratique. Et c’est vrai qu’au-delà d’un soutien convenu, on n’entend pas particulièrement les grandes voix de l’intersectionnalité en proposer une lecture originale. Il faut dire que – jusqu’à démonstration du contraire – la nature des revendications des manifestantes et de leurs nombreux soutiens masculins souligne les limites de la lecture intersectionnelle.
Revenons aux sources de la théorie maintenant partagée par ce que l’on appelle le «nouvel antiracisme» et que les conservateurs placent, sans aucun souci de la nuance, dans l’informe sac du «wokisme». Le féminisme intersectionnel a été défini ainsi par la juriste et féministe américaine Kimberlé Crenshaw, lors d’une conférence tenue le 17 septembre 20