Ils ont un nom officiel : les «représentants d’intérêts». Mais les lobbys, pour les appeler comme tout le monde, préfèrent se voir comme représentants de l’intérêt général, ainsi que le démontre notre enquête sur les modifications apportées à la loi sur le climat qui atterrit ce mercredi en Conseil des ministres. Car le projet «climat et résilience», rédigé par 150 citoyens selon le modèle voulu par le chef de l’Etat, n’a pas été si résilient face aux attaques des cabinets de conseil, publicitaires, avocats et autres chargés de communication politique, effrayés par l’idée qu’il faut changer des choses. L’inégalité de moyens est frappante entre ces représentants de l’industrie polluante et les citoyens qui représentent l’intérêt des générations futures. Pouvait-il en être autrement ? Ils ont en tout cas tenu tête du mieux qu’ils pouvaient.
Si personne ne détient le monopole de la vérité, il est essentiel que toutes les parties aient une chance égale de se faire entendre. Il est clair qu’il n’en est rien. On retiendra donc que c’est l’interdiction de la publicité pour des produits particulièrement nocifs pour la santé, proscrits d’ailleurs par le Programme national nutrition santé, qui a hystérisé les protestations de l’industrie en coulisse de cette bataille entre 150 petits David et une douzaine de Goliath puissamment armés. L’Association nationale des industries agroalimentaires n’a-t-elle pas préconisé la «co-régulation des acteurs, plus efficace que des mesures d’int