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Chez Pol

Loi immigration : Braun-Pivet compte sur la droite et au-delà pour éviter le 49.3

Indiscrétions piquantes, maladresses vaches ou douces confessions : chaque jour, retrouvez les brèves qui auscultent le monde politique.
Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée, en octobre 2023. (Miguel Medina/AFP)
publié le 16 octobre 2023 à 11h51

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On compte sur vous

L’assassinat vendredi, à Arras, du professeur de lettre Dominique Bernard, a eu des répercussions politiques. Et il pourrait en avoir encore avec le projet de loi immigration, dont l’examen à l’Assemblée, écrit l’Opinion, pourrait finalement se faire en décembre, et non plus en février. Une accélération du calendrier qui ne change cependant rien à la grande inconnue de ce projet de loi : le camp présidentiel pourra-t-il faire voter ce texte ou devra-t-il passer en force ? La présidente Renaissance de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, balaye cette hypothèse. «Je ne crois pas au 49.3 sur ce texte», a-t-elle affirmé sur France 2 ce lundi matin, dans un remake très fidèle du discours macroniste sur la réforme des retraites, avec la conclusion que l’on sait. «Nous arriverons à avoir une large majorité. Il le faut.» Et la même d’inviter certains pontes de l’opposition, qui critiquent des aspects du projet de loi, à «passer des paroles aux actes». Et pas n’importe quels pontes. «Bruno Retailleau est parlementaire au Sénat. Marine Le Pen est parlementaire. Eric Ciotti est parlementaire. Ils peuvent déposer des amendements. Discutons-en», a lancé Braun-Pivet. Aucun problème, donc, à parler avec Le Pen sur un projet de loi immigration. Mais il est vrai que la leader d’extrême droite fait partie de l’«arc républicain»™, elle.

Un prophète

C’est ce lundi que s’ouvre le procès de François Bayrou et dix autres personnes dans l’affaire des assistants européens du MoDem. Un boulet judiciaire qui avait coûté au centriste son poste de ministre de la Justice, sans éteindre ses ambitions futures. «Il s’imagine plutôt relaxé et prêt à reprendre du service, pourquoi pas à Matignon», comme le racontait Libé ce week-end. Selon le Parisien, le principal allié d’Emmanuel Macron depuis 2017 a même «confié avec assurance à un cadre de la majorité il y a quelques mois» la prophétie suivante : «J’ai mon procès à l’automne, mais je serai blanchi. Et j’ai la certitude qu’après les européennes et les Jeux olympiques, je serai Premier ministre.» Y a plus qu’à.

Creuser son faucillon

Dimanche, le PCF a adopté, avec un score soviétique de 93 %, une résolution qualifiant la Nupes «d’impasse» et appelant à «une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes». Une décision qui rapproche l’union de la gauche de l’enterrement. Mais parmi les 7 % restants, ça voit rouge. Opposante à la ligne autonomiste de Fabien Roussel, la députée coco Elsa Faucillon estime, en réponse au vote de cette résolution, que «l’impasse c’est de partir désunis dans la course effrénée face à la macronie et contre l’extrême droite». Elle reprend là des termes du communiqué d’Alternative communiste (un nouveau courant du PCF lancé le 11 octobre), titré «Briser la Nupes, c’est briser la gauche !» Ce courant veut peser à la gauche de Roussel au sein du PCF et apaiser les relations avec les insoumis. Et ça, c’est franchement pas gagné d’avance.