«Contrairement à la réforme des retraites, sur l’immigration, nous avons l’opinion avec nous» : depuis plusieurs mois, au gré des multiples reports du projet de loi immigration – qui finit par être, ce lundi et pour toute la semaine, au menu des sénateurs –, ministres et responsables de la majorité le martèlent sur tous les tons dans leurs rencontres avec la presse. Manière de préparer, aussi, les justifications qui ne manqueront pas d’être faites si, faute de majorité en décembre à l’Assemblée nationale, le gouvernement décidait d’utiliser une nouvelle fois l’article 49.3 de la Constitution pour passer en force.
L’enquête réalisée par Viavoice pour Libération donne plutôt raison aux macronistes. Lorsque l’on teste les principales mesures contenues dans le texte porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, une majorité se dessine parmi les personnes interrogées par l’institut. «Elargir les conditions de retrait d’un titre de séjour lorsque est constaté un manquement aux “principes de la République”», comme on le réclame à droite ? Une «bonne idée» pour 72 % des sondés (contre 14 % pour qui il s’agit d’une «mauva