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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Loi immigration : en faisant voter un texte largement inconstitutionnel, le gouvernement ajoute l’irresponsabilité à l’indignité

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Après avoir notamment accepté l’introduction de la préférence nationale pour l’accès aux allocations familiales ou la remise en cause de l’automaticité du droit du sol, le pouvoir fait le choix ahurissant de s’en remettre ouvertement à une censure du Conseil constitutionnel. Une faute politique et morale.

A l'Assemblée nationale mardi 19 décembre, les députés de la Nupes ont brandi des pancartes «Liberté, égalité, fraternité» lors de l'adoption du du texte sur l’immigration issu de la commission mixte paritaire. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 20/12/2023 à 10h28

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Ils ne s’en cachent même pas. Mardi 19 décembre, à la tribune du Sénat, au moment de défendre le texte issu de la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a reconnu sans ciller que celui-ci contient «des mesures […] manifestement contraires à la Constitution». La Première ministre, Elisabeth Borne, l’a confirmé ce mercredi matin sur France Inter. Une affirmation sidérante et une démarche pour tout dire irresponsable. Une grossièreté de plus dans une séquence qui aura abîmé la démocratie parlementaire, largement court-circuitée par le pouvoir exécutif, et foulé aux pieds nombre de