De l’«humanité» et de la «fermeté», selon la formule consacrée, il ne reste presque rien de la première. Après une semaine d’examen au Sénat, le projet de loi visant à «contrôler l’immigration» et «améliorer l’intégration», qui doit être voté par les sénateurs ce mardi 14 novembre, penche largement à l’avantage d’un objectif répressif. «On a fait une loi qui, si elle est appliquée telle quelle, va nous permettre de reprendre la maîtrise face au chaos migratoire», se flatte Bruno Retailleau, président des sénateurs Les Républicains, en référence aux substantielles modifications que son groupe y a introduites. Mais ce coup de guidon à droite pourrait ne pas survivre à la navette parlementaire, le texte devant être amendé puis discuté par l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre.
Nous venons d’achever, au Sénat, l’étude du texte de loi immigration que le Gouvernement a proposé. C’est une grande avancée pour l’intérêt général. Je remercie tous les parlementaires pour la qualité de nos échanges.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 10, 2023
D’ici là, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à la manœuvre au palais du Luxembourg, peut se targuer d’avoir remporté un succès, en ayant fait adopter son texte par une chambre dominée par la droite. «On a fait de la politique», glissait-il le 10 novembre à Libération, sourire en coin, à la fin de l’e