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Loi immigration : le cas de confiance de Darmanin

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Persuadé que son projet de loi peut passer sans 49.3, le ministre de l’Intérieur est en mission pour amadouer la droite et brosser dans le sens du poil la majorité. Manière de défier Elisabeth Borne, avec qui les relations sont polaires.
Gérald Darmanin à Marseille, le 12 septembre. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 3 novembre 2023 à 19h43

Ça va bien se passer. Alors que le Sénat s’apprête à débattre, à partir de lundi 6 novembre, de son projet de loi immigration, Gérald Darmanin persiste à penser que le texte peut connaître une issue parlementaire favorable, sans 49.3 pour forcer son passage. Le ministre de l’Intérieur n’est pas réputé pour être un homme pétri de doutes mais les (nombreux) élus qui l’ont croisé dernièrement ont été frappés par sa confiance. La partie, prévoit Darmanin, se gagne point par point. D’abord une manche au Palais du Luxembourg, où il veut croire que la majorité LR-Union centriste finira par s’accorder sur un texte – quitte à ce que cette version soit détricotée par les députés Renaissance. Puis à l’Assemblée où, dans un scénario très optimiste, les abstentions pourraient lui abaisser la marche de la majorité. En bon transfuge LR, il mise sur sa capacité à amadouer les sénateurs de droite et surtout sur l’indiscutable talent de son ex-parti pour s’entredéchirer ensuite.

Reste que tous ne partagent pas sa sérénité. «Comment Gérald peut-il être aussi affirmatif sur ses chances de passer le texte ? s’étonne le chef des sénateurs Renaissance, François Patriat. Personne, aujourd’hui, ne sait le fruit de sa négociation.» Un an après avoir annoncé les grandes lignes du texte, en tandem avec son collègue du Travail Olivier Dussopt, Darmani