Pour Marine Le Pen, les débuts du macronisme ont eu l’aspect d’une double défaite : électorale, avec le large revers subi au second tour de la présidentielle de 2017 ; et idéologique, avec l’élection d’un chef de l’Etat issu de la gauche libérale, pro-européen, tenant de positions mesurées sur l’immigration, rassurant sur la capacité du pays à accepter sereinement la présence pérenne d’une minorité musulmane.
Un peu plus de six ans – six ans seulement ! – ont passé, saccageant l’essentiel de ce tableau trompeur. Sur le plan électoral comme sur le plan idéologique, rien ne semble aujourd’hui contrarier la progression de l’extrême droite, surtout pas un macronisme amorphe qui ne sait ou ne veut plus en faire son principal adversaire. Certes, ce n’est pas avec le RN que le camp présidentiel a élaboré, mardi 19 décembre, la dernière mouture de sa loi immigration. Il en a pourtant recueilli les remerciements avant ses suffrages pour cet insigne service rendu à la cause lepéniste.
«Priorité nationale validée dans cette loi»
L’accès différencié aux prestations sociales, en l’occurrence les aides au logement, selon la nationalité ? «Quand on disait ça il y a six mois, on se faisait traiter de tous les noms ! rigole le député RN Laurent Jacobelli. Qu’un étranger qui arrive en France ne bénéficie pas tout