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Sans surprise, la droite sénatoriale a profondément modifié et durci le projet de loi sur l’immigration. Notamment en supprimant l’Aide médicale d’Etat (remplacée par une aide médicale d’urgence malgré l’opposition d’Elisabeth Borne) et l’article 3 sur les régularisations dans les secteurs en tension. Le tout avec la bienveillance du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Mais l’aile gauche de la majo n’entend pas en rester là. Président de la commission des Lois de l’Assemblée, Sacha Houlié, prévient dans le Figaro : «Le ministre de l’Intérieur veut que son projet de loi soit adopté au Sénat. C’est son rôle. Notre rôle à nous est de le faire voter à l’Assemblée, qui a le dernier mot. A l’Assemblée, nous rétablirons le texte ambitieux de l’exécutif, tout le texte de l’exécutif. Y compris le volet sur les régularisations.»
Interview
Une position partagée par les Jeunes avec Macron (JAM) qui se sont fendus hier d’un communiqué pour rappeler que «la majorité ne doit pas marcher sur une seule jambe». Les JAM soulignent également que leur conseil national a voté pour protéger l’AME «dans sa forme actuelle» et insisté sur son «opposition à la suppression de l’article 3». Et de conclure : «Nous appelons les députés de la majorité à préserver l’article 3 dans sa rédaction initiale.» Avant la navette parlementaire, le bras de fer entre aile droite et aile gauche de la majo commence.
De son côté, le boss des sénateurs LR, Bruno Retailleau, juge une interview «méprisante» de la part d’Houlié et estime que ce dernier a commis «une faute de carre politique» en s’exprimant de la sorte. «Si, comme je le pense, il est attaché au parlementarisme, au travail parlementaire, il aurait dû attendre. En plein texte, alors même que nous ne l’avons pas voté, prendre une position en disant “ce que fait le Sénat, peu importe, on s’assoit dessus, on le détricotera”, c’est une faute de carre», a-t-il jugé sur Public Sénat.