«Tripatouillage», «charcutage», «magouille»… C’est un classique : chaque redécoupage de la carte électorale ou réforme du mode de scrutin charrie son lot de critiques. En 1986, après l’instauration de la proportionnelle aux législatives, le Parti communiste français avait publié des affiches représentant Jacques Chirac et Charles Pasqua, en habits de boucher, couteaux à la main et prêts à découper une France miniature. A un an des élections municipales de 2026, la proposition de loi pour changer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, n’a pas échappé à la règle. Son article phare, le premier, a été adopté peu après minuit dans la nuit de mardi 8 à mercredi 9 avril.
Concocté par le député de Paris Sylvain Maillard (Ensemble pour la République), le texte avait entamé quelques heures plus tôt son examen dans l’hémicycle de l’Assemblée. Au cours des débats, où intérêts locaux et calculs électoraux ont animé les discussions, les frontières traditionnelles entre groupes ont volé en éclat. D’un côté, les élus macronistes, du Modem, de la France insoumise et du Rassemblement national ont défendu le texte. De l’autre, écologistes, communistes, une partie des Républicains et une majorité des socialistes l’ont égratigné. A Paris, Anne Hidalgo et l’écrasante majorité d