Un petit vent de face va souffler sur l’hémicycle. Mardi après-midi, les députés devront se prononcer sur le projet de loi visant à «accélérer la production d’énergies renouvelables». Ne pouvant miser sur les députés de droite, restés hermétiques aux charmes de l’éolien, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, n’a pas ménagé sa peine ces dernières semaines pour amadouer la gauche. Une tentative d’approche rare depuis le début de la législature, le gouvernement, dépourvu de majorité absolue, s’étant surtout tourné vers les parlementaires Les Républicains (LR) pour faire voter ses textes. Las. Pile au même moment, Elisabeth Borne doit présenter, lors d’une conférence de presse, son explosive réforme des retraites. De quoi refroidir les députés rattachés au groupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes)… «Ce timing est naze depuis le début mais maintenant, malheureusement, ça me semble compliqué de bouger les choses», soupire un député Renaissance. Inquiétude, voire amertume, qui a été remontée à Matignon.
A gauche, on balance sur l’agenda osé du gouvernement. «Le timing ne joue pas en leur faveur», euphémise Clémence Guetté (LFI). «Ils auraient difficilement pu faire pire, c’est se tirer une balle dans le pied», renchérit Dominique Potie