Un calendrier de «l’avant». Energie, fonction publique, réindustrialisation… Dans une longue interview pour le Figaro, la Première ministre dresse ce mercredi 6 décembre au soir le programme du gouvernement pour les prochains mois. Sur la loi énergie, Elisabeth Borne indique par exemple que le texte fera partie des premiers présentés en 2024 et «traitera notamment des prix de l’électricité» : «Nous devons revoir le cadre de fixation des prix et mieux protéger les consommateurs, notamment les entreprises, qui ont subi la flambée des prix.»
Borne ne reprend pas la proposition de son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de réduire la durée d’indemnisation chômage des plus de 55 ans. «Ma première préoccupation est que les seniors restent en emploi», dit-elle, suggérant «d’étendre» la retraite progressive. Mais elle veut comme lui continuer à «porter des réformes», précisant que «le calendrier législatif des prochains mois sera guidé par l’affirmation de l’autorité, la recherche du plein-emploi, […] la transformation de notre agriculture, l’efficacité de l’action publique».
«Tous les pays du monde sont exposés à des risques»
La Première ministre coche également le mois de février pour son «projet pour rendre plus efficace l’action publique». «Nous voulons donner plus de marge de manœuvre à nos services territoriaux. [Ce] projet de loi prévoira de diversifier les voies de recrutement pour attirer des profils différents et valoriser l’expérience, notamment dans le privé», explique la Première ministre.
Alors que plusieurs de ses ministres ont les dents qui s’aiguisent déjà pour la présidentielle de 2027, elle explique qu’à son poste, «on ne commente pas les hypothétiques ambitions des uns ou des autres». «On doit continuer à consacrer notre énergie à mener les réformes suivantes. C’est ce que j’attends de tous les ministres», ajoute-t-elle.
Dans la première partie de cette interview aux accents régaliens, la cheffe du gouvernement se dit prête à mettre davantage de moyens pour protéger les Français après l’attaque au couteau commise samedi. «Tous les pays du monde sont exposés à des risques qu’il faut déjouer. Nous mobilisons des moyens pour ces Jeux olympiques et on en mobilisera davantage si c’est nécessaire», affirme la Première ministre.
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A quelques jours du début de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi controversé sur l’immigration, Elisabeth Borne a aussi ouvert la porte à la renégociation d’un accord franco-algérien de 1968, qui confère un statut favorable aux Algériens pour leurs conditions de circulation, de séjour et d’emploi en France. L’opposition de droite mais aussi des membres de la majorité macroniste souhaitent la remise en cause par la France de cet accord qu’ils jugent trop favorable aux Algériens en matière d’immigration.
Pour démasquer les «faux-semblants» du camp présidentiel sur le plan migratoire, les députés Les Républicains proposeront dès ce jeudi, dans une résolution inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, «la dénonciation, par les autorités françaises, de l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968». Après un débat interne, le groupe macroniste votera finalement contre, mais les députés du parti allié Horizons de l’ex-Premier ministre Edouard Philippe voteront pour.
Le président Emmanuel Macron lui-même a mis en garde les parlementaires. «Ce n’est pas à l’Assemblée nationale de décider de la politique étrangère de la France», a-t-il tancé mercredi lors du Conseil des ministres, selon une participante.
Mise à jour : jeudi 7 décembre à 8 h 02, avec l’ajout du passage de l’interview d’Elisabeth Borne sur la renégociation d’un accord franco-algérien de 1968.