La remarque n’est pas tout à fait anodine, alors que l’issue du vote solennel sur la proposition de loi devant permettre le suicide assisté, prévu cet après-midi dans l’hémicycle, reste très incertaine. Interrogé sur BFM TV ce mardi 27 mai, François Bayrou a affirmé qu’il aurait pour sa part opté pour l’abstention s’il s’était trouvé à la place des parlementaires qui doivent se prononcer aujourd’hui.
Une prise de position en décalage avec le groupe de son parti le Modem, qui devrait a priori plutôt voter en faveur de ce texte, selon les déclarations de plusieurs sources ces derniers jours. Mais il est vrai que cette loi divise tous les camps politiques, tant elle touche à l’intime et aux convictions personnelles.
Pour Bayrou, des «interrogations» demeurent
Le locataire de Matignon a ainsi jugé «ambigu» le délit d’entrave à l’accès à l’aide à mourir, qui serait puni de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende car, selon lui, «ce n’est pas une entrave que d’essayer de persuader quelqu’un de vivre». François Bayrou a ainsi confié avoir toujours des «interrogations», tout en précisant avoir «confiance» dans le Parlement pour les «lever».
Une formulation équivoque vis-à-vis des députés, puisque les débats et le travail législatif viennent justement de s’achever samedi au Palais-Bourbon. Ce sera désormais aux sénateurs d’examiner les deux propositions de loi distinctes, si elles sont validées par l’Assemblée nationale. L’adoption de la première, dédiée aux soins palliatifs, devrait n’être qu’une formalité, au vu du large consensus qu’elle suscite.