Il y aura bien un adversaire à Jordan Bardella pour succéder à Marine Le Pen à la tête du Rassemblement national : Louis Aliot. Le maire de Perpignan depuis 2020, a annoncé sa candidature dans une tribune publiée dans les colonnes de l’Opinion, ce jeudi. Cadre historique du parti, il y a débuté son engagement à la fin des années 80, où il y a fait ses marques, devenant même assistant de Jean-Marie Le Pen au début des années 2000. A l’élection de Marine Le Pen à la tête du FN en 2011, il devient vice-président du parti jusqu’en 2018, et il l’accompagne dans sa quête de dédiabolisation, avant de se reconcentrer sur les échéances locales, à Perpignan. Celui qui est devenu le premier et seul maire frontiste d’une ville de plus de 100 000 habitants, compte sur cette implantation locale pour appuyer sa candidature : «C’est ce refus du sectarisme qui a permis la conquête électorale de Perpignan […] Les épreuves qui attendent notre pays seront violentes, nombreuses et douloureuses. L’expérience, la ténacité et la pugnacité seront des qualités essentielles.»
Conflit générationnel
L’élection pour la présidence du RN se jouera donc entre Louis Aliot, 52 ans, et Jordan Bardella, 26 ans, qui s’est déjà porté candidat il y a un mois. Elle ressemblera plus à un conflit générationnel qu’un réel duel idéologique. Et ne devrait probablement pas marquer un vrai basculement dans la ligne politique du parti. «Politiquement, je ne vois rien qui les sépare», avance un nouveau député RN élu en juin. Dans sa tribune, Louis Aliot explique vouloir une compétition «saine» avec son jeune concurrent pour «préparer l’alternance avec Marine et gouverner la France lorsque les Français nous appelleront au pouvoir.»
Bardella, actuel président par intérim du RN depuis septembre 2021, apparaît comme le favori. Marine Le Pen lui a laissé provisoirement sa place pour se focaliser pleinement sur l’élection présidentielle. Désormais, si elle ne brigue pas de nouveau la tête du parti, c’est pour «se concentrer sur la présidence» du groupe RN à l’Assemblée nationale, a-t-elle expliqué fin juin. Que ce soit Louis Aliot ou Jordan Bardella, les deux candidats figurent parmi ses plus proches au sein du RN. Ils ne tarissent d’ailleurs jamais d’éloges pour la double finaliste à l’élection présidentielle. «Compagnon de route de Marine Le Pen depuis de très nombreuses années, je l’ai vue, à elle seule, redresser un mouvement qui, en 2007, était donné pour mort et qui, en 2009, plaçait de justesse trois élus aux élections européennes», conte Louis Aliot à l’Opinion. Quelle que soit l’issue du vote pour la présidence du RN qui aura lieu entre le 30 septembre au 3 novembre, nul doute que l’ombre de la députée du Pas-de-Calais restera très forte sur le parti.