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Libération
Le billet de Thomas Legrand

L’uniforme à l’école, emblème de la politique sans boussole de Macron

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La lubie d’unifier les tenues vestimentaires au sein des établissements scolaires répond à une idée reçue selon laquelle il faudrait retrouver les bons côtés de l’école d’antan. Mais, les nostalgiques de cette époque se trompent : la disparition de la blouse n’a rien à voir avec la fin de l’autorité du maître. Elle n’est due qu’à la généralisation du stylo-bille.
Enfants d'un famille nombreuse sur le chemin de l'école, en février 1949. (Keystone France)
publié le 21 février 2024 à 8h00

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Quand on fait voter les élèves des établissements pour leur demander s’ils acceptent de porter l’uniforme que croyez-vous qu’ils répondent ? Non, bien sûr ! Plusieurs établissements ont ainsi renoncé. Ne serait-ce pas une parfaite illustration de la politique oxymore macroniste, sans boussole, qui veut tout et le contraire de tout ? Si l’on veut l’uniforme à l’école, on l’impose. L’uniforme, tel qu’on l’envisage aujourd’hui, c’est l’habit de l’autorité verticale. L’expérimentation de l’uniforme à l’école tourne mal, par nature. La date butoir pour qu’un établissement dépose sa candidature est passée de février à juin devant le peu de succès de l’opération. Pour l’instant seuls 87 établissements au lieu des 100 annoncés se disent prêts à se lancer dans l’expérience. Il faut l’accord de l’autorité politique locale et du conseil d’établissement. Et le conseil d’établissement, dans bien des cas, préfère obtenir l’accord des élèves et des parents d’élèves.

La philosophie de cette expérience a changé avec les ministres de l’éducation successifs. Pour Gabriel Attal, il s’agissai