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Lutte contre l’extrême droite : les «Sleeping Giants» proposés au Nobel de la paix

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Ce collectif qui tente de tarir les ressources publicitaires de sites ou émissions propageant des discours xénophobes ou complotistes a été choisi par un député de la majorité pour concourir pour la distinction internationale.
Le prix Nobel de la paix lors de la cérémonie de remise en 2023, à l'hôtel de ville d'Oslo. (Fredrik Varfjell/AFP)
publié le 15 février 2024 à 7h35

Empêcher que les discours de haine soient financés par l’argent de la publicité, à l’insu même des annonceurs, c’est la mission que se sont donnée les anonymes du collectif Sleeping Giants (ou «géants endormis»). Leur méthode est simple : alerter sur les réseaux sociaux les marques concernées qui, du fait des mécanismes modernes d’achat d’espace, ignorent le plus souvent où sont diffusés leurs encarts. Le collectif a, par exemple, réussi à tarir le flot de spots entrecoupant les saillies identitaires d’Eric Zemmour dans l’émission qui lui avait été taillée sur mesure sur la chaîne de Vincent Bolloré, CNews. Ou à assécher les revenus de plusieurs sites de la fachosphère, dont quelques-uns des plus orduriers. Une action parfois décriée, mais aussi très saluée, jusqu’à donner l’idée au député Renaissance des Côtes-d’Armor Eric Bothorel de proposer la nomination des Sleeping Giants pour le prix Nobel de la paix. Rien que ça.

Actifs depuis 2017, les Sleeping Giants français, franchise hexagonale du collectif né aux Etats-Unis en 2016, ont à leur actif l’assèchement des revenus du site d’extrême droite Boulevard Voltaire ou encore d’un blog du néonazi en cavale au Japon Boris Le Lay. Comment ? En axant leur action sur une faille de la publicité en ligne dite «programmatique». Par ce mécani